C'était un après-midi de juillet 2020, huit jours exactement après la naissance d'Amani et Zola. Un moment presque improvisé sous l'impulsion de ma fabuleuse "doulamie" Laurelène.
La première chose qui restera à tout jamais dans mes cellules c'est le son d'un tambour et de youyous à faire vibrer tout mon immeuble... Quand j'ai entendu ces sons là, je n'ai pas pensé une seconde que c'était mes femmes qui arrivaient. Trop fort, trop joyeux, trop vivant ... Ça ne pouvait venir que d'un autre espace-temps ou d'un état modifié de conscience lié à mon post-partum bouleversant !? Mais c'était elles. Mes femmes. Je ne savais peut-être pas encore à quel point les femmes sont capables de créer des espaces temps inimaginables. De toute ma vie je pense n'avoir jamais entendu de son aussi vibrant dans mes entrailles. Peut-être dans le ventre de ma propre mère ?
Mon amie depuis 25 ans Rachida, accompagnée de Laurélène et de Zoie doula photographe (et ange aussi) sont arrivées comme des reines mages. Leurs sourires, leurs peux de tambour, leur assurance malgré les réflexions agacées des voisins alentours... Rien ne pouvait les arrêter pour me célébrer moi et nos bébés. Déborder n'est pas un problème.
Ensuite je ne pourrai pas décrire chronologiquement ce qui s'est passé. Je me suis laissée porter comme dans un rêve enchanteur, mes souvenirs sont en pagaille, mon cœur battait à rompre la chamade tout l'après-midi. Je peux dire qu'avec toutes les femmes présentes et mon homme bien aimé, nous avons célébré. Nous avons reçu surtout, moi en tant que nouvelle mère, mon compagnon en tant que nouveau père, et nos enfants en tant que nouveaux venus éminemment BIENvenus...
Nous avons été enveloppés, bercés, contenus, maquillés, nourris, desaltérés, massés, dansés, enlacés, chantés...reconnus.
Aimés.
Nous avons beaucoup ri.
Nous avons beaucoup pleuré.
Une des choses qui m'a marquée dans cette expérience magnifique, c'est de voir combien nous sommes capables de nous offrir des rituels, encore. Évidemment la présence de Rachida a été un très grand cadeau. Parce que Rachida est une femme qui a grandi dans une culture qui continue à prendre soin des femmes et des bébés. Cette Culture du confin du désert Sud algérien dans laquelle les connaissances traditionnelles n'ont pas été totalement gommées. Rachida est porteuse de ce savoir et j'ai la chance inestimable de l'avoir comme amie. À côté d'elle, deux doulas merveilleuses dont le bonheur est de prendre soin, d'écouter et de créer de la magie pour les familles qu'elles accompagnent.
Je sais que toutes les personnes présentes ce jour-là s'en son souviendront comme moi, très longtemps. Ce moment est même venu réparer des choses intimes pour certaines d'entre nous. Nous venions de vivre le premier confinement, cette vague de chaleur humaine a eu un goût de résurrection inespérée...
Je pense que je pourrais écrire un livre entier sur ce moment. Parce qu'il est venu déposer un voile doré sur tout mon être, à un moment où j'en avais tellement besoin. Ce moment a enveloppé mes bébés d'amour et de confiance. Ces femmes, et toutes mes amies présentes, sont venues nous dire que la vie était bonne. Et que nous savions déjà être à son rendez-vous.
Ce que je vais dire est très fort : J'ai vécu ce moment comme un deuxième accouchement pour notre famille. Il a posé des fondations inébranlables.
Merci Zoie pour ton amour et ta présence si douce et ajustée.